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Présentation des langues
Des équipes audiovisuelles de Sorosoro accompagnent sur le terrain des linguistes qui travaillent à documenter des langues et cultures menacées de disparition à travers le monde, pour compléter leur travail académiques par des images et des sons. En 2009, Sorosoro a ainsi filmé au sein de communautés linguistiques du Guatemala et au Gabon.
Nous avons demandé aux linguistes que nous avons accompagnés de présenter ces langues et le travail de documentation effectué.
Langues du Gabon
Les linguistes considèrent qu’il y a environ 50 langues et dialectes parlés au Gabon, pour un pays comptant environ 1.5 million d’habitants. Beaucoup de ces langues ont été très peu étudiées jusqu’ici et sont menacées.
En 2009 Sorosoro a filmé au sein de 4 communautés linguistiques bantu: les Benga, les Mpongwè, les Akélé (des lacs) et les Punu (ou Bapunu).
Présentation de l’akélé (des lacs) par le linguiste Jean-Marie Hombert
En Mai et Juin 2009, Sorosoro a accompagné le linguiste Jean-Marie Hombert (Université Lyon 2) dans la région de Lambaréné, pour filmer la langue des Akélé des lacs, le mutumbudié, dont il ne resterait plus qu’une cinquantaine de locuteurs. Les images et les sons récoltés lors de ce tournage sont sans doute les premiers documents dans cette variante de la langue akélé, qui est très menacée.
L’akélé est la langue des Akélé du Gabon. C’est une langue bantu parlée par une population très dispersée à travers le pays. Les Akélé sont des pêcheurs et des agriculteurs qui vivent le long des fleuves Ogooué et Ngounié, et dans la région des lacs autour de Lambaréné.
Lire la fiche sur la langue akélé
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Linguiste : Jean-Marie Hombert
Image et son : Luc-Henri Fage
Montage : Caroline Laurent
Présentation du punu par le linguiste Jean-Marie Hombert
Le punu est la langue des Bapunu, la deuxième ethnie du Gabon en population. C’est une langue bantu parlée dans la région de Tchibanga. Le déplacement récent de plus en plus de bapunu vers les grands centres urbains entraîne une perte progressive des connaissances de la culture et de la langue.
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En juin 2009, Sorosoro a effectué un tournage sur la langue punu, dans la région de Tchibanga au sud du Gabon. L’équipe de Sorosoro a accompagné les linguistes Jean-Marie Hombert (Université Louis Lumière, Lyon 2) et Patrick Mouguiama-Daouda (Université de Libreville) pour effectuer une collecte d’image et de son.
Linguiste: Jean-Marie Hombert
Image et son: Luc-Henri Fage
Montage : Caroline Laurent
Présentation de la langue benga par le linguiste Patrick Mouguiama-Daouda
Au Gabon, le benga est parlé sur la zone côtière (Cap Esterias et Cap Santa Clara) au nord de Libreville. Moins de 1000 individus sont aujourd’hui capables d’utiliser cette langue et ce chiffre est en constante diminution, en partie parce qu’ils s’intègrent progressivement dans la communauté myéné voisine.
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En février 2009, Sorosoro a accompagné lé linguiste Patrick Mouguiama-Daouda (Université de Libreville) chez les Bengas à une vingtaine de kilomètres de Libreville.
Linguiste : Patrick Mouguiama-Daouda
Image et son : Muriel Lutz
Montage : Caroline Laurent
Langues du Guatemala
Le Guatemala est un des pays d’Amérique latine qui compte la plus grande proportion de population indienne (60 % de population maya) et la plus grande densité de locuteurs de langues amérindiennes (plus de 6 millions sur un territoire de 110 000 km²).
Nous y avons filmé en février 2009 au sein de deux communautés, les Tektiteko et les Kaqchikel, deux communautés locutrices de langues maya menacées.
Présentation de la langue kaqchikel par la linguiste Nikte Sis Iboy, en achi
Le kaqchikel , avec environ un demi-million de locuteurs, est l’une des langues mayas les plus parlées avec le k’ichee’ , le yukateko , le wasteko , le mam et le q’eqchi . Malgré une situation démographique à priori favorable, elle se transmet de moins en moins et est en perte de vitesse chez les jeunes générations.
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Nous vous proposons d’écouter la linguiste Nikte Sis Iboy, qui nous accompagnait sur le terrain. Comme vous le verrez sur cette vidéo, Nikte dresse un plaidoyer en faveur de la préservation du kaqchikel et, au-delà, de toutes les langues maya. Elle évoque avec beaucoup d’émotion la perte de connaissances, de culture, d’identité qui va de pair avec la perte de la langue.
Chacun pourra noter aussi que Nikte ne s’exprime pas en kaqchikel mais en… achi, sa propre langue maternelle, qui est une autre langue maya, variante du k’ichee’.
Linguiste : Juliana Sis Iboy
Image et son : José Reynès
Montage : Caroline Laurent
Présentation du tektiteko par le linguiste Juventino de Jesus Pérez Alonzo
Nous avons filmé en février 2009 au sein de la communauté des Tektiteko, à Tectitan, dans la région de Huehuetenango, une zone montagneuse proche de la frontière avec le Mexique.
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Le linguiste Juventino de Jesus Pérez Alonzo, qui accompagnait le chef opérateur José Reynès, nous présente le tektiteko, une des langues maya les plus menacées du Guatemala. Avec environ 2000 locuteurs, cette langue de la branche mam’ est grandement influencée par l’espagnol, et la transmission de la langue et plus largement de la culture Tektiteko n’est plus vraiment assurée.
Linguiste : Juventino de Jesus Pérez Alonzo
Image et son : José Reynès
Montage : Caroline Laurent
Langues du Sénégal
Présentation de la langue baynunk par la linguiste Sokhna Bao-Diop
Parlée au sud du Sénégal, en Gambie et en Guinée Bissau voisines, la langue baynunk appartient à la famille Niger-Congo (branche Atlantique Nord, groupe Tenda-nyun). Elle compte environ 6000 locuteurs et est considérée langue en danger selon les critères de l’UNESCO.
Lire la fiche sur la langue baynunk
Voir toutes les vidéos en baynunk
Sorosoro a envoyé sur place une équipe en mars et avril 2010, dans le cadre de sa collaboration avec le projet Sénélangues, mis sur pied par un laboratoire du CNRS, le LLACAN (Langage, langues et cultures d’Afrique noire). Sokhna Bao-Diop, doctorante en linguistique africaine et membre du projet, accompagnait notre équipe de tournage sur le terrain. Elle nous dresse une présentation complète de la langue baynunk.
Linguiste : Sokhna Bao-Diop
Image et son : Muriel Lutz assistée de Cheikh Tidiane Sall
Montage : Caroline Laurent
Vidéo réalisée dans le cadre du projet ANR Sénélangues
Présentation de la langue menik par la linguiste Adjaratou Oumar Sall
La linguiste Adjaratou Oumar Sall, de l’Université Cheikh Anta Diop à Dakar, nous dresse ici une présentation concise de la langue menik, illustrée par des images tournées sur place par notre équipe.
Lire la fiche sur la langue menik
Linguiste : Adjaratou Oumar Sall
Image & son en pays bedik : Muriel Lutz
Image & son interview Adjaratou Sall : Mathias de Vulpian
Montage : Caroline Laurent
Vidéo réalisée dans le cadre du projet ANR Sénélangues
Langues araméennes
Les langues araméennes par le père Yakup Aydin
En savoir plus
Pour en savoir plus sur la langue soureth
Pour en avoir plus sur la langue touroyo
Pour en savoir plus sur le mandéen moderne
Pour en savoir plus sur les langues araméennes
Images et son France : Baptiste Etchegaray
Images et son Turquie: Jean-Claude Luyat
Montage: Caroline Laurent
Langues berbères
Le tamasheq
Le tamasheq (ou tamajeq ou tamaheq, des dérivés du mot tamazight), est parlé par les Touaregs, un peuple nomade que l’on trouve dans des régions désertiques d’Afrique du Nord depuis des millénaires, sur une vaste zone qui va du Mali à la Libye et du Burkina Faso à l’Algérie en passant par le Niger. On compte environ 1 million de locuteurs de tamasheq. Tout comme le kabyle, le chaoui ou le rifain, le tamasheq est en fait une des variantes du berbère (ou tamazight), un groupe de langues présentes dans toute l’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Niger, Mauritanie, Mali et Burkina-Faso), sans compter une importante diaspora en Europe et en Amérique. Au total, on estime à plus 45 millions le nombre de berbérophones.
Image & son : Arnaud Contreras
Conseils linguistiques : Salem Mezhoud
Montage : Caroline Laurent
Langue du Groënland
La kalaallisut
Sorosoro a beaucoup filmé dans les pays du soleil, en Afrique (Gabon, Sénégal), en Amérique Latine (Guatemala, Guyane) et en Océanie (Nouvelle-Calédonie), mais n’est encore jamais allé jusqu’aux pays des grands froids et des glaces !
Nous y arrivons pas à pas, sans bouger de nos bureaux, grâce à une passionnante conférence sur le Groënland et la langue kalaallisut, donnée par Lenore Grenoble, linguiste à l’Université de Chicago et spécialiste des langues arctiques.
Lenore Grenoble retrace ici l’histoire de ce pays de 57 000 habitants et décrit la situation de la langue des habitants d’origine, le kalaalisut, une langue de la famille eskimo-aléoute, ou inuit-aléoute.
Colonisé par le Danemark au 18ème siècle, le Groënland a depuis acquis un statut d’autonomie renforcée : suite à un référendum consultatif en 2008, le Parlement danois a en effet voté le 19 mai 2009 une loi sur l’autonomie. Ce sont ainsi 32 domaines de compétences qui ont été rétrocédés au Groënland, dont la justice et la police.
La langue kalaallisut est aussi à présent langue officielle, et a pris une large place dans la vie quotidienne des Groënlandais, en particulier dans le domaine de l’éducation. Et l’on constate que le kalaallisut est probablement aujourd’hui la seule langue arctique qui ne soit pas en danger.
Linguiste : Lenore Grenoble
Image et son : Christian Dury et Didier Leblanc, Institut des Sciences de l’Homme (Lyon)
Montage : Caroline Laurent
Crédits photos : Lenore Grenoble, Carl Christian Olsen (Puju), Alexander Reich, Judith Maréchal, UPI – Institut Polaire d’Uummannaq (Uummannaq Polar Institute).
Cette vidéo est basée sur une conférence donnée par Lenore Grenoble le 25 novembre 2009 au laboratoire DDL (Dynamique Du Langage) de l’Université de Lyon 2. Elle y établissait en particulier une comparaison entre la situation des langues du Groënland et de Sibérie. Voir l’intégralité de la conférence.