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Le selkoupe
Données sur la langue selkoupe
Nom alternatif : ostyak–samoyède
Dialectes : le selkoupe forme un vaste continuum dialectal, dont les variantes les plus éloignées ne sont pas forcément intercompréhensibles. En général, on considère trois grands ensembles dialectaux : le selkoupe central, le selkoupe méridional et le selkoupe septentrional (ou taz). Chacun de ces grands ensembles compte plusieurs variantes (ou sous-dialectes), dont le nombre total ne fait pas consensus. Ainsi selon les sources on compte entre 3 et 23 variantes principales du selkoupe. Helimski comptait en 1983 5 ensembles dialectaux : taz-turukhan, tym, narym, ob et ket ; comprenant un grand nombre de sous dialectes. Pour plus d’informations voir le site Endangerd Languages of Indigenous People of Siberia.
Classification : famille des langues ouraliennes, langues samoyèdes du sud.
Le selkoupe est le dernier représentant de la branche sud des langues samoyèdes. Les deux autres langues, le kamasse et le mator sont éteint depuis le 20ème siècle.
Aire géographique : Russie, Russie. Les Selkoupes occupent un territoire discontinu dispersé sur une vaste zone de la Sibérie occidentale, entre le moyen-Ob et le Ienisseï ; dans la région de Tomsk, dans les districts de Krasnoselkoup et de Pur de la région autonome Yamalo-Nenets ainsi que dans le district de Touroukhansk, territoire de Krasnoïarsk.
Nombre de locuteurs : Le recensement fédéral russe de 2002 chiffrait la population selkoupe à 4 249 personnes dont 1641 locuteurs de la langue. Mais ce chiffre paraît exagéré au regard d’un recensement non-officiel, conduit par l’équipe du linguiste Kazakevich sur ces dernières années. Kazakevich estime que l’ensemble dialectal nord, le plus parlé, n’excède pas les 600 locuteurs, et que les ensembles sud et central conjointement comptent entre 15 et 20 locuteurs, tous âgés de plus de 70 ans.
Statut : le selkoupe est reconnu comme une « langue indigène minoritaire » ce qui lui confère une protection générique en théorie.
Ecriture : Un système d’écriture à été développé à partir de l’alphabet latin dans les années 1930, basé sur le dialecte taz, du nord. Il a été remplacé par un système basé sur l’écriture cyrillique dans les années 1980.
Enseignement : le selkoupe septentrional est enseigné dans 6 petites écoles rurales et dans une école urbaine. Cet enseignement concerne un peu moins de 200 étudiants. Une école propose un enseignement d’un dialecte du sud. Mais, hélas, cet enseignement pour les enfants selkoupes russophones ne leur permet pas d’acquérir un bon niveau de compétence dans la langue ancestrale.
Littérature : La littérature en selkoupe concerne principalement les manuels scolaires. Le reste consiste en quelques livres sur le folklore et des textes de chansons traditionnelles.
Journaux : A l’exception d’une tentative menée en 1992 pour publier une page en selkoupe dans un journal local, le selkoupe est totalement absent de la presse écrite.
Radio : La radio de Salekhard diffuse une émission bihebdomadaire de 15 minutes en Selkoupe du nord et la radion Luch à Tarko-Sale diffuse une émission hebdomadaire de 15 minutes également.
Télévision : la chaîne locale « Alliance » diffuse une émission selkoupe deux fois par mois.
Vitalité et transmission : Le selkoupe est une langue très menacée. Les ensembles dialectaux sud et central sont au bord de l’extinction. Seulement parlés par une poignée de personnes âgés, ils ne sont plus ni transmis ni vraiment utilisés. L’ensemble dialectal nord, qui compte plus de locuteurs, est à peine dans une meilleure situation.
Depuis les années 70, la transmission intergénérationnelle est en déclin rapide. Seuls quelques petits villages, où se pratiquent toujours les activités traditionnelles telles que la chasse des rennes sauvages, parviennent à préserver et à transmettre le selkoupe. Tous les locuteurs sont bilingues selkoupe/russe. Globalement, malgré une présence ponctuelle dans les médias et à l’école, l’acculturation rapide dont sont victimes les Selkoupes depuis la seconde moitié du 20ème siècle conduit à un abandon de la langue au profit du russe, langue dominante.
Pour en savoir plus sur les Selkoupes, leur histoire et leur culture, voir la page qui leur est consacrée sur le site de Redbook of Indigenous People of the Russian Empire.
Sources
Page consacrée au selkoupe sur le site Endangerd Languages of Indigenous People of Siberia [25/08/2011]
Page consacrée au selkoupe sur le site Ethnologue.com [25/08/2011]
Bibliographie complémentaire
Helimski E.A. , 1983. The language of the first Selkup books. Szeged
Helimski, Eugene. 1998. « Selkup ». In: Abondolo, David (ed): Uralic languages. London and New York: Routledge. [Consultable en ligne]
Kazakevitch O.A.1996. « The education of the Selkups in Russia: Teaching the mother tongue as a foreign language ». In : International review of education. 42 (4). Netherlands.
Kim A. 1998. « The Problem of preserving the language and culture of the Selkups ». In : Kasten E. Münste (ed). Bicultural education in the North. Ways of preserving and enhancing indigenous peoples’ languages and traditional knowledge. New York, München, Berlin : Waxman.
Кузнецова А.И., Казакевич О.А., Грушкина Е.В., Хелимский Е.А. , 2002. Селькупский язык. Учебник для высших учебных заведений. СПб.
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org