Imprimer |
Le guaná
Données collectées par l’UNICEF.
Données sur la langue
Note : Il ne faut pas confondre cette langue avec le guaná parlé au Brésil, qui est une langue arawak. Les deux langues ne sont absolument pas apparentées. Hélas, la littérature abonde de confusions entre ces deux langues.
Noms alternatifs : vana, vana peema, cashquiha, kaskihá.
Note : « Vana » est l’autodénomination du peuple et « vana peema » l’autodénomination de la langue.
Classification : maskoyane ou enlhet-enenlhet
Aire géographique : Paraguay, Chaco paraguayen, dans les départements de Presidente Hayes, Concepción et Alto Paraguay.
Note : Certaines sources mentionnent des locuteurs de guaná en Bolivie, mais selon Fabre (2007) cela parait peut probable ; il s’agirait probablement de descendants de Guaná arawak.
Nombre de locuteurs : Selon le recensement national paraguayen de 2002, cité par l’Unicef, sur les 242 personnes s’auto-identifiant comme Guaná, seules 19 personnes parleraient encore la langue.
Statut de la langue : Pas de statut officiel.
Selon Linguamón : « L’espagnol et le guarani sont les langues officielles du Paraguay. Les autres langues amérindiennes sont considérées patrimoine national mais leur présence est totalement inexistante en dehors de leurs communautés respectives, même dans le domaine de l’enseignement, majoritairement en espagnol »
Vitalité et Transmission :
Le guaná est une langue moribonde. L’Unesco la classifie comme une langue « en situation critique » (degré 4 sur une échelle de 5). La langue a été abandonnée au profit du guarani. La transmission est interrompue. Le guaná est la langue la plus menacée de la famille maskoyane (enlhet-enenlhet).
Dans les années 70, déjà, Chase-Sardi (1972) écrivait que « De tous les indiens du Chaco, les Guaná sont peut être ceux qui ont le plus perdu leur culture et leur organisation tribal ».
Le groupe de travail Nengvaanemquescama Nempayvaam Enlhet des linguistes Ernesto Unruh et Hannes Kalish a mis en place un processus de documentation et de revitalisation du enlhet et des autres langues de la famille enlhet-enenlhet. Pour en savoir plus, voir leur site internet
http://www.enlhet.org/indice.htm
Précisions linguistiques :
Il faut préciser que le guarani parlé par les Guaná et les autres populations enlhet-enenlhet n’est pas exactement identique au guarani paraguayen, langue officielle du Paraguay. Il s’agirait d’une variante propre à ces populations, une sorte de « pidgin » de guarani paraguayen et des langues de la famille enlhet-enenlhet. Melia (2010) parle de « guarani enlhetisé ». Selon Unruh & Kalish (1999), il serait cependant une erreur de considérer cette langue comme un « guarani au rabais ». À partir du moment où les jeunes générations actuelles l’adopte comme première langue, il pourrait bientôt devenir une nouvelle langue endogène, un « créole enlhet » de base guarani.
Sources
Bartomeu Melià, S.J. 2010. Paraguay in « Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina », UNICEF. Tome 1, pp 173-195 [08/03/2011]
Fabre, Alain. 2007. Diccionario etnolingüístico y guía bibliográfica de los pueblos indígenas sudamericanos. Consultable en ligne [08/03/2011]
Données collectées par l’UNICEF sur l’enxet sud [08/03/2011]
Bibliographie complémentaire :
Chase-Sardi, Miguel. 1972. « The present situation of the Indians in Paraguay ». In: W. Dostal (ed.), The Situation of the Indian in South America: 173-217. World Council of Churches, Genêve.
Kalisch, Hannes. 2005. “La convivencia de las lenguas en el Paraguay. Reflexiones acerca de la construcción de la dimensión multilingüe del país”. Revista de la Sociedad Científica del Paraguay, 17. 47-83. Accessible en ligne [08/03/2011]
Melià, Bartomeu. 2004. “Las lenguas indígenas en el Paraguay; una visión desde el Censo 2002” in: Joan A. Argenter & McKenna Brown (eds.), On the Margins of Nations Endangered Languages and Linguistic Rights. F.E.L. Bath (England). Pp 77-87.
Unruh, Ernesto & Kalisch, Hannes. 1999. El Paraguay multilingüe. Cuadro de algunas dinámicas lingüísticas. Acción. Revista paraguaya de reflexión y diálogo. Accessible en ligne [08/03/2011]
Unruh, Ernesto & Hannes Kalisch. 2002. Nengvaanemquescama Nempayvaam Enlhet. Strategien zur Strärkung des Enlhet. Mitteilungen der Gesellschaft für bedrohte Sprachen (GBS-Bulletin) 7: 21-34.
Unruh, Ernesto & Hannes Kalisch. 2003. Enlhet-enenlhet. Una familia lingüística chaqueña. Thule. Rivista Italiana di Studi Americanistici 14/15: 207-231.
Voir l’Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina et Fabre (2007) pour une bibliographie plus complète.
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org