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Le créole guyanais
Données collectées par l’Union Latine qui œuvre à la mise en valeur de l’héritage culturel de ses 37 pays membres.
Données sur le créole guyanais
Noms alternatifs : kheyol, kheuol, caripuna
Classification : Créole de base française de Guyane
Aire : Brésil, Guyane française
Nombre de locuteurs : ~ 50 000
Ce nombre est difficile à évaluer, bien que le statut social des locuteurs et la proximité lexicale avec le français entraînent un usage très important du français chez les Créoles. Un processus de “décréolisation” et de mélange français/créole est observable, et il fait l’objet de critiques et de débats parmi les créolophones. La variété brésilienne dite karipuna compte un peu moins de 3 000 locuteurs (dont environ 150 à Saint Georges de l’Oyapock). Le créole guyanais est par ailleurs utilisé comme langue véhiculaire par plusieurs dizaines de milliers de personnes : Amérindiens, Noirs marrons, Chinois, Brésiliens et évidemment Créoles haïtiens. Il convient de noter que le karipuna du Brésil est très méconnu des linguistes.
Vitalité et Transmission :
Nous n’avons pas de données sur la vitalité de cette langue.
Médias
Radio et télévision
Radio-Guyane diffuse deux émissions régulières sur le créole et en créole : « Lang péyi » et « Palo moun nou péyi ».
Télévision : quelques émissions locales (« Tcho péyi, Kozé show », « Mo ti mari chéri »).
Précisions historiques
Un peu d’histoire…
Le créole guyanais a dû se constituer dans l’île de Cayenne autour de 1700, dans le contexte de l’esclavage. Mais les conditions de la créolisation ont été assez sensiblement différentes de celles des Antilles. D’une part en effet, la colonisation de la région a longtemps fait l’objet de conflits entre plusieurs puissances (France mais aussi Pays-Bas, Angleterre et Portugal, Cayenne n’étant définitivement française qu’après l’attaque anglaise de 1667). D’autre part le système de plantation a notoirement été moins efficace en termes économiques qu’aux Antilles, à cause de problèmes agronomiques mais aussi d’erreurs politiques. Enfin il semble que pendant les 30 premières années de colonisation la grande majorité des esclaves parlaient deux langues africaines mutuellement intelligibles (le fon et le gun), ce qui a pu retarder la créolisation avant l’arrivée de populations linguistiquement diversifiées à partir de 1673.
La croissance du nombre d’affranchis au début du XIXe siècle, puis la fin de l’esclavage en 1848, accélèrent la constitution d’une société créole pourvue de sa propre élite. La parution (il est vrai dans une première édition confidentielle) du premier roman créole Atipa dès 1885 est l’indice d’une vitalité de l’usage de la langue, que l’on peut observer encore de nos jours à travers la reprise de sa promotion par certains intellectuels et l’accroissement de sa présence dans la production littéraire et les médias.
Sources
Délégation générale à la langue française et aux langues de France
IRD-Guyane, CNRS-CELIA (Eliane CAMARGO, Laurence GOURY, Françoise GRENAND, Pierre GRENAND, Michel LAUNEY, Odile LESCURE, Françoise LOE-MIE, Barbara NIEDERER, Marie-France PATTE, Francisco QUEIXALO)
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org