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L’ayapaneco
Données sur la langue ayapaneco
Noms Alternatifs : nuumte oote, ayapanec, zoque du Tabasco, zoque d’Ayapa, ayapa.
« Ayapaneco » est l’appellation donnée par l’INALI, « Nummte oote » (« la vraie voix ») correspond à l’autodénomination, « zoque du Tabasco » est le nom donné par le l’Ethnologue, 16ème édition, et « zoque d’Ayapa » celui donné par L. Campbell (1997).
Classification : Famille Mixe-Zoque, sous-famille zoquéane, branche zoquéane du Golf de Veracruz.
Nous suivons ici Campbell (1997). Il n’y a pas, semble-t-il, de consensus concernant la classification interne des langues mixe-zoque, même si la parentalité des deux grandes sous-familles (mixe et zoque) ne fait aucun doute.
Pour le reste, particulièrement pour les dénominations des langues, différentes sources peuvent offrir des informations très variables.
Aire géographique : Mexique, Etat de Tabasco, Municipalité de Jalpa de Méndez, localité d’Ayapa.
Nombre de locuteurs :
Selon Wichmann (2007) il ne reste que deux locuteurs natifs de la langue : Manuel Segovia, âgé de 75 ans, et Isidro Velazquez, âgé de 69 ans. On compte peut-être trois locuteurs passifs supplémentaires (la femme et les enfants de Manuel Segovia).
En Avril 2011, le journal « The Guardian » consacrait un article à ces deux derniers locuteurs. Sorosoro, a relayé cet article sur son site.
Statut de la langue :
Selon Linguamón : « L’espagnol est la langue officielle du Mexique. La législation linguistique est assez abondante en matière de langues autochtones. Parmi tous les textes, soulignons l’importance de la Loi générale sur les droits linguistiques des peuples autochtones, en vigueur depuis 2002, dont les objectifs sont la reconnaissance et la protection des droits linguistiques, individuels et collectifs, des communautés indigènes, ainsi que la promotion, l’utilisation et le développement des langues indigènes qui ont le statut de « langues nationales ». Mais en réalité, le modèle linguistique mexicain tend plutôt à l’assimilation qu’à la promotion des langues et des cultures indigènes. »
Vitalité et transmission :
La langue est au bord de l’extinction. Il ne resterait que deux locuteurs âgés, les membres de la famille d’un des deux locuteurs (Manuel Segovia) seraient locuteurs passifs de la langue, sans qu’ils aient la possibilité de la transmettre à leur tour.
Un anthropologue linguiste de l’Université d’Indiana, Daniel Suslak, travaille à la mise sur pied d’un dictionnaire d’ayapaneco (à paraître).
Précision sociolinguistiques
La scolarisation en espagnol depuis le milieu du XXème siècle, et avec elle l’interdiction faite aux enfants de parler les langues indigènes, puis l’urbanisation et les migrations économiques des communautés indigènes rurales à partir des années 70, ont provoqué un abandon rapide de nombreuses langues indigènes du Mexique. L’ayapaneco a été une des langues les plus touchées. Selon le site Ethnologue.com, on comptait encore une quarantaine de locuteurs d’ayapaneco au début des années 70.
Ressources en ligne
Données collectées par l’UNICEF sur l’ayapaneco
Données de l’UNESCO sur l’ayapaneco
Page du site Ethnologue sur l’ayapaneco (ici Zoque du Tabasco)
Petit lexique ayapaneco-français-anglais
Bibliographie
Campbell, Lyle. 1997. American Indian languages: the historical linguistics of Native America. Oxford University Press. Oxford
Wichmann, Søren. 1995. The Relationship among the Mixe-Zoquean Languages of Mexico. Salt Lake City: University of Utah Press.
Wichmann, Søren. 2007. Un panorama de las lenguas indígenas de México. In: Bob de Jonge (ed.): Las lenguas de México. México en Movimiento, vol. 11: 111-140. Actas del XI día de mexicanistas de Holanda 11 de noviembre de 2005. Groningen: Groningen University. [PDF]
Daniel Suslak, Who Can Save Ayapaneco? How Vodafone Exploited an Endangered Language to Build its Brand, http://stories.schwa-fire.com/who_save_ayapaneco
Jhonnatan Rangel, How many speakers of Ayapa Zoque? in Where’s the last speaker? (ISSN 2494-2073),19/05/2016, https://wils.hypotheses.org/351
Antonio García de León, « El Ayapaneco: Una variante del zoqueano en la chontalpa tabasqueña. » Anales del Instituto Nacional de Antropología e Historia. Vol. 7. No. 2. 1971
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org