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Présentation de la langue kaqchikel du Guatemala
Nous allons au Guatemala, un des pays d’Amérique latine qui compte la plus grande proportion de population indienne (60 % de population maya) et la plus grande densité de locuteurs de langues amérindiennes (plus de 6 millions sur un territoire de 110 000 km²).
Nous y avons filmé en 2009 au sein de deux communautés, les Tektitekos et les Kaqchikels. Ces derniers vivent majoritairement dans la région volcanique du Chimaltenango, au centre-ouest du Guatemala, près du lac Atitlán, une région pauvre, essentiellement agricole, où la culture du maïs joue un rôle prépondérant.
Nous vous proposons donc aujourd’hui d’écouter la linguiste Nikte Sis Iboy, qui nous accompagnait sur le terrain. Comme vous le verrez sur cette vidéo, Nikte dresse un plaidoyer en faveur de la préservation du kaqchikel et, au-delà, de toutes les langues maya. Elle évoque avec beaucoup d’émotion la perte de connaissances, de culture, d’identité qui va de pair avec la perte de la langue.
Chacun pourra noter aussi que Nikte ne s’esprime pas en kaqchikel mais en… achi, sa propre langue maternelle, qui est une autre langue maya, variante du k’ichee’.
Il n’y a pas, en effet, une seule mais 30 langues maya (21 au Guatemala et 9 au Mexique) qui appartiennent à une même famille de langues. Bien qu’étant toutes des langues maya, elles sont aussi différentes les unes des autres que, par exemple, le français, le russe et le kurde .
Le kaqchikel, avec environ un demi-million de locuteurs, est l’une des langues mayas les plus parlées avec le k’ichee’, le yukateko, le wasteko, le mam et le q’eqchi. Malgré une situation démographique à priori favorable, elle se transmet de moins en moins et est en perte de vitesse chez les jeunes générations.
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Présentation de la langue kaqchikel par la linguiste Nikte Sis Iboy, en achi
Linguiste : Juliana Sis Iboy
Image et son : José Reynès
Montage : Caroline Laurent